AU PROGRAMME : la sortie, le 12 avril, de leur 4ème album consacré à Mozart et une série de concerts. L'occasion, pour ce quatuor à cordes féminin, de faire rayonner sa puissance expressive et ses engagements.
En deux courtes années d'existence, le Quatuor Zaïde avait déjà réussi à s'imposer. A la fois par sa qualité exceptionnelle, en raflant les prix les plus prestigieux des concours internationaux, en s'affichant dans les plus belles salles de concert et comme formation de chambre originale. Composé de Charlotte Maclet (premier violon), Leslie Boulin Raulet (deuxième violon), Sarah Chenaf (alto) et Juliette Salmona (violoncelle), ce quatuor est l'un des rares exclusivement féminin.
A 10 ans, celui-ci accède à une maturité qui n'empêche ni la fraîcheur, ni la fougue de s'exprimer. Il est un brin décalé, mais toujours à sa juste place : au sommet ! Cet anniversaire marque aussi un tournant. Si pour ces jeunes femmes pétillantes, « le quatuor est un appel, une vocation », trouver l'équilibre parfait demande de l'expérience : « Être quatre, mais ne faire plus qu'UN, c'est le but terrible et magnifique du quatuor à cordes », expliquent-elles. But ultime auquel elles sont enfin parvenues. Ces dernières années, le groupe a effectivement trouvé une stabilité lui permettant d'affirmer un peu plus ses singularités : virtuosité, audace, modernité.
Un parcours exemplaire Créé en 2009 à Paris, le Quatuor Zaïde a remporté une impressionnante série de prix et se produit dans le monde entier, notamment grâce à de nombreux mécénats, comme celui de la Fondation Société Générale, qui a largement contribué à son lancement. Certaines des salles les plus renommées l'ont déjà accueilli, dont la Cité de la Musique à Paris, le Barbican Hall à Londres, le Musikverein à Vienne, la Philharmonie de Berlin, l'auditorium de la Cité Interdite à Pékin. Depuis 2013, la formation tisse une étroite collaboration avec le label NoMadMusic chez qui elle a signé trois albums, tous vivement salués par la critique. Depuis 2018, les musiciennes assurent la direction artistique du Festival international de quatuors à cordes du Lubéron. Elles consacrent la prochaine édition à trois figures de la féminité (la muse, l'interprète et la compositrice) en questionnant la place des femmes dans la musique de chambre.
Le Quatuor Zaïde fête ses 10 ans Quatuor Zaïde | Amadeus La Flûte enchantée, K.620, transcription pour quatuor à cordes Quatuor en sol majeur, K.387 Sortie le 12 avril 2019 Référence NMM060 | Simple CD | Durée totale : 72:05 | Label : NoMadMusic |
Distribution : [PIAS] Concert de sortie de disque le 10 avril 2019 au Musée Gustave Moreau à Paris Contact Presse : Hélène Sitbon | helene@helenesitbon.com | 06.84.01.50.49
Une identité forte, un style affirmé
Le Quatuor Zaïde se distingue par son exigence artistique et ses engagements. Cette formation musicale se résume aussi dans ces quelques mots : construire un son unique, trouver un équilibre musical, une harmonie relationnelle.
La formation met un point d'honneur à ne pas se spécialiser dans un répertoire spécifique. Refusant de s'enfermer dans une époque ou un style, elle s'intéresse aussi bien aux quatuors classiques qu'aux oeuvres contemporaines, notamment celles de Iannis Xenakis, Wolfgang Rihm, ou encore Jonathan Harvey.
Le Quatuor Zaïde se considère comme un laboratoire, où les prises de risques sont encouragées : « Nous préférons la musique vivante aux reconstitutions fidèles. En recherche permanente, nous aimons faire résonner les échos entre les époques, grâce à des instruments modernes et parfois avec des sons extrêmes, quitte à surprendre les puristes. Peu importe les outils, tant qu'il y a de la magie », précisent-elles. Les musiciennes s'affranchissent donc allègrement des codes pour mener leurs propres recherches esthétiques. Charlotte Maclet, Leslie Boulin Raulet, Sarah Chenaf et Juliette Salmona Elles sont sensibles à la cause féministe : « Poursuivre une carrière de quatuor en étant maman, c'est déjà un acte militant en soi ». Et elles aiment aussi transmettre leur passion, que ce soit en proposant des masterclass, ou en allant rencontrer les jeunes dans les écoles, collèges ou conservatoires des villes où elles donnent des concerts.
Inspiré par l'audace de Mozart Elles aiment rappeler l'origine de leur nom : « Notre nom « Zaïde » est intimement associé au compositeur autrichien. Cette esclave turque devenue reine de Grenade, célébrée par Mozart dans un opéra inachevé, était en rébellion avec le monde qui l'entourait. Un symbole fort, à nos yeux. » Le Quatuor Zaïde est animé par la même insolente liberté qui caractérise Mozart, véritable rock star qui s'est permis des audaces harmoniques inouïes, pour l'époque.
Quel challenge que d'incarner un opéra en quatuor ! Et pas n'importe lequel : la Flûte enchantée. En effet, « Le mot « jouer » prend aussi tout sons sens. Mais comment représenter un dragon, comment se transformer tour à tour en troupe de chanteurs, décors de scène, orchestre ? Nous devons incarner toutes les composantes de l'opéra avec le coeur et le corps », expliquent elles. Ce chef-d'oeuvre universel inspire. En 1801, une main inconnue, mais experte, réalise une adaptation pour deux violons, un alto et un violoncelle. Or, faire chanter les airs de la Flûte enchantée par des cordes frottées ne leur ôte pas une once d'éloquence. Bien que sans mots, les émotions de douleur, de joie, de sagesse ou de fureur de l'ensemble des personnages s'expriment à travers l'infinie subtilité dont est capable un quatuor.
Eternel dialogue entre le chant et le jeu Découverte par hasard, grâce à une amie qui l'a dénichée dans un magasin d'antiquités, cette transcription inspire à son tour le Quatuor Zaïde, à tel point qu'elle devient le bis préféré de ses concerts. Pour cet enregistrement, il a choisi d'associer l'un des six quatuors dédiés à Haydn. Plus tôt, Mozart a en effet débuté un cycle par le Quatuor n°14 en sol majeur K.387. Les éléments figuralistes de cette pièce la rendent aussi éminemment théâtrale. Cette juxtaposition avec La Flûte enchantée s'est présentée comme une évidence, d'autant plus que la relation entre ces deux compositeurs est unique dans l'histoire de la musique : pour Mozart, Haydn était comme un frère, un père spirituel.