transmission

Nous nous sommes formées au CNSM de Paris en 2009, et avons très rapidement remporté beaucoup de prix dans la plus part des concours internationaux pour quatuors à cordes, ce qui a permis de lancer notre carrière.

Nous avons étudié à l’ECMA (européen chambre music academy) puis à Vienne pour recevoir pendant plusieurs années les conseils de Hatto Beyerle du Quatuor Alban Berg et de Johannes Meissl du Quatuor Artis. Nous avons acquis avec eu une base solide d’expertise, de rhétorique, de connaissances des articulations chez tous les compositeurs fondateurs
– du quatuor à cordes, Mozart, Haydn et Beethoven en particulier.
L’arrivée, en 2014 de Leslie Boulin Raulet notre second violon, puis de Charlotte MACLET notre premier violon en 2017, ont apporté au Quatuor Zaide une nouvelle source d’inspiration. Ayant étudié et travaillé pendant de longues années avec Gabor Takacs, Gyorgy Kurtag et Andreas Keller, nos deux violonistes sont venues avec leur bagage de connaissance de l’approche hongroise et de sa grande tradition violonistique et de quatuor.
Deux approches très complémentaires qui ont nourri le son et l’approche du Quatuor zaide.

Aujourd’hui le quatuor zaide a 15 ans, et outre les nombreux concerts que nous donnons chaque année, nous avons un très fort désir de transmission.
Transmissions musicales et artistiques, d’un côté, mais aussi transmission de valeurs que nous souhaitons donner aux générations qui nous succèdent.
Nous avons construit une façon de travailler, in écosystème sur mesure qui nous épanouit toutes, et pensons qu’il n’y a pas d’excellence sans bienveillance

Je voudrais vous parler du quatuor à cordes comme école de vie.

En cela il est vrai que le quatuor est une discipline à part car il se crée une véritable organisation de micro société, une forme d’alchimie qui est différente des autres formations de musique de chambre dont le rythme de travail est moins intensif et moins exclusif. Nous avons la chance d’avoir les unes pour les autres un profond respect.

Chez nous, le processus de création ne se fait pas par la vision plus ou moins géniale et plus ou moins dictatoriale d’un chef attitré (souvent le 1er violon). Ce modèle traditionnel est encore très présent et il est pour nous le reflet de ce qui abime les relations , dans un Quatuor comme dans une société.
C’est un modèle caduque qui n’a plus sa place dans le monde que nous voulons bâtir.

Notre mission à ce niveau là (et j’en parle car cela a également un effet direct sur le son et sur le interprétation d’un ensemble), c’est un travail sur l’égo, le respect et la considération, c’est la construction d’une micro société ou chacun trouve sa juste place au sein de son groupe, et la juste place de son groupe au sein du Monde de la Musique.

C’est la mission de faire de nous mêmes les meilleurs musiciens et êtres humains que nous puissions devenir.

Nous, dans le quatuor Zaïde, on porte une attention particulière et permanente au corps : à la façon dont on s’en sert lorsqu’on joue, lorsqu’on crée, lorsqu’on répète.

Nous avons toutes, sur notre chemin, eu des problèmes physiques et émotionnels liés à la pratique, à l’apprentissage de notre instrument.

Donc la question  » Comment être un.e musicien.ne épanoui en bonne santé ? » s est rapidement posé comme un point central de notre recherche.

Charlotte et moi, nous nous sommes formées au Qi Gong et à la méditation auprès de grands maîtres durant plus de 15 ans. Ces pratiques sont maintenant bien intégrées à notre manière de faire de la musique et nous les enseignons en parallèle également.

Dans le même esprit, nous avons développé à 4 ces clés de conscience ainsi que des outils que nous utilisons dans notre travail de création, dans la création de nouveaux sons, dans la manière de communiquer.

Lorsqu’on enseigne, notre enseignement visé à développer la conscience du corps, le respect de l’espace physique, mental et émotionnel du musicien. Nous pouvons aussi travailler sur la prévention des tensions et à la réparation post-traumatique.

Tous ces outils incroyables sont primordiaux, nous avons envie de les partager pour encourager les nouvelles générations de musiciens à s’épanouir et à créer dans la joie !

One specificity of the Zaide quartet is of course the fact that we are four women. We are very happy to see that more and more young women are embracing the career of quartet and that there are now a few all-female groups, which was not the case when we started. That being said, there are still very few female groups to manage both an international career and a family life at the same time. In the Zaide quartet we are all mothers.

I am not going to dwell on a teaching that mostly advised us against following this career if we wanted to have a family, not to mention the number of teachers who told us « it’s a shame that you are women, you will have to stop when you have children » or the comments from spectators like « oh that’s wonderful, your husbands let you do that? » I think there has been in the last few years an awakening of the need to change mentalities.

But what is more disconcerting is the number of phone calls we receive from young professional women, sometimes already having a great career, who ask us concrete questions: « is it possible to have children and be a quartet player? » « how do we organize ourselves? » « can i do it? »

This shows that there is really a lack of information, adequate structure, and more generally awareness around the needs of women performers.

This observation is obviously directly linked to the awareness of the place of women more generally in society and it invites several avenues of reflection and debate.

With the Zaide Quartet, we are regularly invited to conferences or meetings around these subjects like recently at the CNSMD in Paris.

We can talk on a philosophical and sociological level about the needs of the female musician, or can talk in a very concrete way about organizational details in travel, in concerts, in dressing rooms, etc.

Details that are absolutely NEVER discussed and that create enormous stress for young mothers in concert. Words like breast pump, having a private place for breastfeeding and the need for necessary breastfeeding time during rehearsals, the necessary support of professional or colleagues in periods of great fatigue linked to menstruation, pregnancy, miscarriages, life with young children, all these elements are still taboos that are nevertheless the daily life of female musicians.

It is our mission to talk about all this, to raise awareness to put an end to the discomfort, hardness and loneliness that many women suffer from and to enable a better adaptation of our musical world to these needs that have been ignored for too long.